Thomas Rival est un meneur en levée de fonds. Associé chez Evolem depuis 2010, une entreprise spécialisée en pré-seed, seed et série A, il est investisseur chez Futurz. Pour lui, dans un contexte où les packages sont complexes à monter et où la valeur de l’entreprise n'est pas toujours simple à redistribuer, le sujet de l'équité est brûlant. C'est d'autant plus important que les fonds se montrent de plus en plus frileux à financer de jeunes pousses. De plus, rien ne plaît tant à Thomas que d'aider des entrepreneurs dans toutes les phases de développement de leur startup. Et il l'affirme, sa vision est alignée avec Futurz : « Il y a du partage de valeur dans toutes nos entreprises, quelle que soit leur maturité. » Super, il va même nous expliquer pourquoi.
Interview De Thomas Rival
Futurz - Thomas, pourquoi l'équité est-elle si importante pour toi, en tant qu'investisseur ?
Thomas Rival - Ça l'a toujours été ! À l'origine d’Evolem, il y a un entrepreneur, Bruno Rousset, dont le livre de chevet est Employees First, Customers Second de Vineet Nayar, publié en 2010. Dans cet ouvrage, on apprend comment un CEO, M. Nayar, a révolutionné la marque employeur en renversant la hiérarchie pyramidale et a lancé HCLT, l'une des sociétés mondiales de services informatiques les plus rentables et à la croissance la plus rapide, selon BusinessWeek, l'une des vingt entreprises les plus influentes au monde.
Pourquoi l'equity est-elle plus importante maintenant que jamais ?
T.R. - Le groupe Mulliez a été un précurseur dans ce domaine et a créé le premier système de partage de valeur avec les salariés à grande échelle dans les années 1970. Aujourd'hui, 15 à 25% du capital de toute la galaxie Mulliez appartient aux salariés. Juridiquement, c'était compliqué. Depuis, l'artillerie juridique a évolué, notamment avec les BSPCE, et il y a eu de belles réussites. Mais on s'aperçoit qu'il existe une vraie déception concernant les BSPCE. En startup, beaucoup trop de collaborateurs ont accepté des salaires moins élevés que dans de grosses entreprises parce qu'on leur offrait un package de partage de valeur qu'ils estimaient intéressant. Mais lorsqu'ils ne s'y retrouvent pas à la cession de l’entreprise, si le gain potentiel n'est pas atteint, il y a incompréhension et déception. Pour qu'une entreprise fonctionne bien, il faut qu'il y ait un bon partage de valeur, permettant à chacun de s'épanouir au-delà de sa mission spécifique.
En tant qu'investisseur, qu'est-ce qui vous a intéressé dans la solution Futurz ?
T.R. - La simplicité. Aujourd'hui, de nombreuses entreprises travaillent en no border policy et recourent aux freelances. Dans ce cas, pour élaborer les packages, les études fiscales sont tellement complexes que les seuls qui y gagnent, ce sont les avocats ! Autre point sensible : les BSPCE donnent accès à la gouvernance et donc au capital d'une entreprise, avec des informations sensibles. C'est un sujet délicat : on ne veut pas forcément que ces informations soient diffusées. Enfin, l'environnement a changé : les tours sont plus difficiles à lever, les valorisations baissent, les sorties ne se passent pas comme prévu. Les employés découvrent le mécanisme de liquidation préférentielle qui fait qu’en cas de sortie décevante, ce sont les investisseurs qui captent la majeure partie de la valeur… Les employés commencent à se demander s'ils vont en avoir pour leur argent et si tout cela n'est pas un jeu de dupes.
Est-ce que c'est le bon moment pour une solution alternative ?
T.R. - En tout cas, la proposition de valeur de Futurz plaît. Un effet pervers des BSPCE est leur gratuité : les salariés ne payent rien et pensent gagner beaucoup d’argent. Par contre, peu se sont vraiment renseignés sur toutes les conditions qu’il faut réunir pour que les BSPCE rapportent de l'argent. Avec Futurz il faut toujours investir une petite somme. C’est une forme d'engagement, et l'effet bénéfique, c'est que les employés s’informent et comprennent la réelle valeur de Futurz ; car « ce qui est gratuit, n’a pas de valeur ».